Composition chimique des matériaux
J.D. Cutnell, K.W. Johnson, Physics, John Wiley & Sons, 2009.
Les atomes des éléments chimiques diffèrent par leur
structure à l’échelle subatomique, c’est-à-dire le nombre et la nature des
particules élémentaires qui les constituent :
– noyau : protons et éventuellement neutrons;
– cortège électronique gravitant autour du noyau :
électrons en nombre égal aux protons dans un atome à l’équilibre. Les protons sont chargés positivement et les électrons
négativement, de charges élémentaires égales en valeurs absolues, de sorte que
l’atome est électriquement neutre à l’état d’équilibre (Figure 2).
Figure 2 : Exemple de l’atome de lithium. |
–
3 électrons
–
3 protons
⇒ Numéro atomique (nombre
de protons) Z = 3
Noyau
:
–
3 protons
–
4 neutrons
⇒ masse atomique (nombre
de protons et de neutrons) A = 7
La masse de l’électron est négligeable devant celle du
proton ou du neutron (Tableau 1).
Particule
|
Masse
(au repos)
|
Charge
électrique
|
Électron du grec élektron : ambre e-
|
me = 9,110 · E– 31 kg
|
e- = – 1,602 · E– 19 C
|
Proton du grec prôtos : premier p
|
mp = 1,673 · E– 27 kg
|
e+ = + 1,602 · E– 19 C
|
Neutron n
|
mn = 1,675
· E– 27 kg
|
0
|
Tableau 1 : MASSES ET CHARGES ÉLECTRIQUES DES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES.
Les orbites des électrons occupent dans un atome des
couches successives, correspondant à des niveaux d’énergie discrets, qui
deviennent des bandes dans les solides regroupant plusieurs atomes. Ces niveaux
ne peuvent contenir qu’un nombre limité d’électrons : deux pour le premier,
huit pour les niveaux suivants (du moins lorsqu’ils se trouvent en position
externe), et ils sont séparés par des bandes interdites. On appelle énergie de
Fermi de l’atome considéré la limite supérieure du remplissage des états
d’énergie électroniques à l’équilibre thermodynamique et au zéro absolu.
M. Dupeux, Aide-mémoire de science des matériaux - 2ème édition, Dunod, 2008.
Figure 3 : Atome isolé de silicium |
Considérons un atome isolé : les électrons qui gravitent
autour du noyau ne peuvent occuper que certains niveaux d’énergie autorisés,
définis par la mécanique quantique. Chacun de ces niveaux d’énergie quantifiés
ne peut être occupé que par 2 électrons de Spin opposés
(principe d’exclusion de Pauli). Le remplissage des électrons se fait
donc par couches ; sur chacune de ces couches, les niveaux d’énergie des
électrons sont très proches les uns des autres. Dans la couche n, il existe
ainsi
niveaux d’énergie possibles, pouvant recevoir
chacun 2 électrons sur lui-même. Il peut donc y avoir 2n^2 électrons par couche. L’atome de silicium est
ainsi représenté en Figure 3.
T. Neffati, Introduction à l’électronique analogique, Dunod, 2008.Figure 4 : Modèle atomique de Bohr-Pauli |
Depuis les débuts de la recherche intensive il y a
plus de deux siècles, des centaines de chercheurs ont consacré leur vie à
l’étude de la structure atomique. Parmi ces chercheurs, Niels Bohr (1885-1962) a apporté une contribution importante à la
compréhension de la structure atomique. En 1913, Niels Bohr propose un modèle
d’atome qui limite l’orbite des électrons à des couches ou niveaux bien
définis. Dans sa théorie, il précise que chaque couche ne peut contenir qu’un
certain nombre des électrons de l’atome. Plus tard, Wolfgang
Pauli (1900-1958) complète le modèle de Bohr
en définissant le « principe d’exclusion » dans les atomes. Ce
principe rend possible le calcul du nombre maximal d’électrons de chaque
couche. Le nombre maximal d’électrons d’une couche est donné par la relation N=2n^2 dans laquelle n correspond au numéro de la
couche en allant du noyau vers l’extérieur.
La Figure
4 donne une idée générale
du modèle de Bohr-Pauli et montre le nombre
maximal d’électrons par couche. On a pu se contenter du modèle atomique de Bohr-Pauli jusqu’à ce que les découvertes sur le
rayonnement atomique révèlent d’autres caractéristiques atomiques qui
demandaient une explication. D’après la théorie de Bohr, quand des électrons perdent
leur énergie et « tombent » d’une couche à une autre, ils libèrent de
l’énergie sous forme de rayonnement
électromagnétique ; la fréquence du rayonnement est en relation
directe avec la variation d’énergie entrant en jeu dans la « chute ».
Cette théorie est valable pour l’hydrogène mais
les atomes plus complexes présentent des radiations ayant une gamme de
fréquence inexplicables avec le modèle de Bohr-Pauli.
En 1916, le physicien allemand Amold Sommerfeld est
en mesure d’expliquer les lignes de rayonnement ignorées dans la théorie de
Bohr. Pour arriver à ce résultat, Sommerfeld
introduit des niveaux d’énergie supplémentaires ou sous-niveaux. Pour Sommerfeld,
les couches se décomposent en sous-couches possibles de la façon
suivante : couche un : un niveau ; couche deux : deux sous-couches ;
couche trois : trois sous-couches ; couche quatre : quatre
sous-couches ; couche cinq : quatre sous-couches ; couche
six : trois sous-couches ; couche sept : deux sous-couches. Ces
niveaux englobent tous les niveaux d’énergie possibles occupés par les
électrons de l’ensemble des 103 éléments. Cette nouvelle théorie fait appel à
un nouveau modèle atomique. Combinée aux principes de Pauli, elle a donné
naissance à un modèle à couches multiples avec des nombres séparés d’électrons
dans chaque sous-couche et dans chaque orbite.
Figure 5 : Distribution des électrons dans les quatre premières couches (modèle de Sommerfeld) |
La Figure 5 permet d’illustrer la disposition
possible des électrons dans les atomes jusqu’à la couche N. le modèle assez
mécanique de l’atome illustré à la Figure 5 résout beaucoup des mystères de la
conduction des semi-conducteurs ; pendant
des années, ce modèle a été confirmé par des phénomènes observés. D'autres
théories et d’autres modèles atomiques présentant une idée différente de la
structure atomique ont cependant été présentés. Les étudiants qui désirent
approfondir ce domaine peuvent s’intéresser au concept ondulatoire de la matière proposé par le physicien français Louis de Broglie en 1924. En 1926, Erwin Schrödinger applique la théorie de la mécanique
ondulatoire au modèle du nuage d’électrons. On peut utiliser toutes ces
théories pour arriver à expliquer les forces invisibles de l’intérieur des atomes.
On peut utiliser le modèle de Sommerfeld pour expliquer la conduction dans les
diodes. Il faut mentionner ici la
disposition numérique des électrons dans les sous-couches. Le nombre optimal d’électrons
de chaque sous-couches est pair ; ce nombre augment de quatre électrons à chaque nouvelle sous-couche. Il
importe d’insister sur le mot optimal
dans la population d’électrons des sous-couches.
Figure 6 : |
(a) It gives the
number of sub-shells which are contained in one shell. The number of sub-shells
is equal to the number of values which l can have subject to the restriction 0≤
l ≤ (n-1) as shown in the Figure 6 (a)
(b) It helps to
distinguish between different sub-shells of a shell by its different values for
each sub-shell.
T.B.L, T.A. K, A Text Book of Electrical Technology Vol. II AC & DC Machines, SChand and Company Limited, 2007.
A mesure que la complexité des
atomes s’accroît leur nombre d’électrons augmente et les sous-couches se
complètes à partir de l’orbite K vers les orbites extérieures, en fonction de
la disponibilité des électrons. Quand une sous-couche possède son nombre optimal
d’électrons, elle a tendance à être stable ;
il faut d’avantage d’énergie pour en
chasser un électron qu’il n’en faudrait dans le cas d’une sous couche
incomplète. Si la deuxième sous-couche possède son nombre optimal de six, on
arrive à une disposition encore plus stable. Dans
les éléments dont la couche extérieure comporte huit électrons, la structure
est extrêmement stable ; ces éléments
correspondent aux gaz nobles. L’hélium appartient à ce groupe d’éléments
stables ; il n’a que deux électrons. La première orbite est complète avec
deux électrons ; par suite, l’hélium à une configuration stable. Dans des
conditions normales, nous travaillons avec des matériaux composés comprenant
deux ou plusieurs éléments. Par suite, notre intérêt pour la structure atomique
réside dans l’interaction des atomes de différentes configurations
électroniques quand ils sont mis en présence. Ce sujet englobe le vaste domaine
de la chimie. Il est bon que l’étudiant étudie la chimie parallèlement à l’électronique car ces deux
domaines se recouvrent fréquemment. Nous nous
intéressons au domaine des liaisons chimiques relatives à l’interaction
des charges qui produisent les grandes forces
d’attraction maintenant les atomes ensemble dans des corps composés. Il
nous faut aussi étudier le comportement des électrons sous l’action de la
chaleur.
O.R. Lawrence, Electronique principes et applications, McGRAW-HILL, 1978.
État fondamental des éléments chimiques
Les Z électrons d’un atome vont se répartir dans les
états individuels en se conformant au principe de Pauli. Le niveau fondamental
de l’atome correspond à la répartition donnant l’énergie minimale ; les états
d’énergie supérieure sont des états excités. On appelle configuration
électronique d’un atome l’ensemble des couches occupées avec l’indication du
nombre d’électrons qui se trouvent dans chaque couche. Pour déterminer la
configuration de l’état fondamental d’un élément, il suffit de distribuer
successivement un électron et un seul dans chacun des états, en partant du
niveau 1s, dans l’ordre des niveaux
indiqués
dans le tableau des groupes de remplissage. Donnons quelques exemples de
configurations électroniques où le nombre d’électrons de la couche considérée
est indiqué en exposant de son symbole.
Tableau 2 : CONFIGURATIONS ÉLECTRONIQUES DE DIVERS ÉLÉMENTS. |
On remarque que les gaz
rares : hélium, néon, argon, etc., terminent chaque groupe de remplissage et
ont des couches complètes. Leur configuration possède une stabilité particulière
qui entraîne une grande inactivité chimique. Le remplissage régulier des
niveaux n’a lieu que jusqu’à Z = 23 correspondant au vanadium. Pour retrouver
aisément l’ordre de remplissage régulier des niveaux, remarquons que le tableau
« groupes et couches de remplissage » montre l’étagement suivant. Les niveaux
d’énergie croissent en suivant le sens des flèches ; lorsqu’on arrive à l’extrémité
d’une flèche, on repart au début de la suivante. Les irrégularités de
remplissage concernent, entre autres, certains métaux usuels tels que le chrome
et le cuivre.
E. Bardez, Exercices et problèmes de chimie générale:avec rappels de cours et méthodes, Dunod, 2009.
Ainsi, par exemple, bien que la couche 4s ait un niveau plus faible que la couche 3d, le cuivre (Z = 29) a 10 électrons 3d alors que sa couche 4s est incomplète avec un seul électron. L’approximation du champ central doit donc être complétée pour interpréter ces irrégularités. Lorsque Z varie de 1 à 104, on obtient les configurations des niveaux fondamentaux de tous les éléments actuellement connus, ce qui permet d’expliquer leur classification réalisée par Mendeleïev à la fin du XIXe siècle.
Figure 6 : Ordre d’attribution des sous-couches aux électrons selon la règle de Klechkowski. |
E. Bardez, Exercices et problèmes de chimie générale:avec rappels de cours et méthodes, Dunod, 2009.
Ainsi, par exemple, bien que la couche 4s ait un niveau plus faible que la couche 3d, le cuivre (Z = 29) a 10 électrons 3d alors que sa couche 4s est incomplète avec un seul électron. L’approximation du champ central doit donc être complétée pour interpréter ces irrégularités. Lorsque Z varie de 1 à 104, on obtient les configurations des niveaux fondamentaux de tous les éléments actuellement connus, ce qui permet d’expliquer leur classification réalisée par Mendeleïev à la fin du XIXe siècle.
J. Hladik, M. Chrysos, P.E. Hladik, L.U. Ancarani, Mécanique quantique - 3ème édition - Atomes et noyaux. Applications technologiques: Cours et exercices corrigés, Dunod, 2009.